Quels sont les freins à l'écriture que j'ai identifiés et quelques pistes pour qu'ils ne se transforment pas en blocages
Depuis que je me suis lancée dans l'écriture de mon roman, j'ai rencontré plein de difficultés.
Je suppose que c'est normal quand on se lance pour la première fois.
J'ai toutefois compris au fil du temps et grâce au formidable accompagnement en écriture que j'ai commencé il y a 10 jours (et dont je dissimule volontairement les détails en attendant de vous mettre en ligne l'épisode de Podcast à ce sujet), que certains freins peuvent devenir de véritables blocages.
Mais alors que le frein ne fait que ralentir la machine, le blocage lui, la met à l'arrêt total.
Comment ne pas se laisser emporter et ne pas tirer le frein à main de sa propre machine ?
Voici ce que j'ai compris jusqu'à présent.
Pour commencer, et vous allez vous dire (nan mais sérieux, tu nous prends pour des idiots ?) il faut identifier ces fameux freins. Et non vous n'êtes pas des idiots. Il n'est pas forcément évident de faire cette auto-analyse et un regard extérieur ou un regard expert permet d'en faire une liste plus complète.
- Les croyances limitantes
Sans m'en rendre compte je m'étais convaincue d'un tas de choses qui nuisaient terriblement à l'avancement de mon livre.
Par exemple j'étais certaine que pour écrire bien je devais écrire longtemps. Si j'avais seulement une heure devant moi, je pensais que ce n'était même pas la peine d'essayer.
Je pensais que je ne devais pas écrire en étant de mauvaise humeur, préoccupée ou tout simplement dans un "jour sans" (mais oui, vous savez il y a les jours avec et les jours sans). Sans quoi ? Je ne me risquerais pas à répondre à cette question (je vous en prie).
Je pensais enfin que je devais seulement écrire quand je ressentais l'appel de l'inspiration et de la créativité.
Or il s'est avéré que j'avais tort pour tout.
On peut très bien écrire sur une courte période selon un horaire précis en étant d'une humeur massacrante.
Café renversé sur le bloc-notes, chien qui a mangé mon nouvel escarpin gauche, belle-mère qui s'invite à dîner ; quand tout fout le camp quoi !
Comment ne pas en faire un blocage
Essayer ! Faire l'inverse de ce que l'on pense être la seule méthode possible et multiplier les différentes façons de faire. On comprend vite nous nous limitons nous-même.
- Des objectifs irréalistes
Quand j'ai commencé à écrire mon roman je me sentais habitée par l'écriture et un besoin impérieux et irrépressible de raconter ce que j'avais en tête. J'étais hyper-focalisée et très productive.
C'est donc naturellement que lorsqu'il a été question de me fixer des objectifs à atteindre tels que le nombre de mots à écrire par jour ou par semaine je me suis basée sur le rythme que j'avais eu jusque-là.
Ça a marché un temps et petit à petit j'écrivais moins de mots, moins souvent, moins longtemps pour finir par ne plus écrire du tout. Je craignais presque de reprendre mon manuscrit. Un peu comme s'il allait m'engueuler.
Plus je laissais du temps passer sans écrire plus je m'en voulais et plus j'avais peur de me faire engueuler etc.
Dans mon cas précis, je suis tombée tout à faire par hasard sur l'accompagnement en écriture que je fais actuellement et qui a complètement changé ma vision et mon approche de l'écriture.
Deux précisions importantes : 1 je ne crois pas au hasard, 2 je ne vous en dis pas plus sur l'accompagnement en question car je vous prépare un épisode de podcast à ne surtout pas manquer.
Comment ne pas en faire un blocage
Avec le recul, j'aurais peut-être pu ou du me fixer des objectifs plus réalistes mais comment savoir sur quoi me baser ?
En me renseignant auprès de Google ou en lisant des livres qui présentent des méthodes d'écriture pour mieux comprendre comment m'y prendre. Mais bon, on est toujours plus intelligents après, comme on dit.
Quoi qu'il en soit, je pense que chercher de l'aide est la solution, que ce soit en cherchant sur le Net, à travers des livres, des forums de discussions, ou des conseils professionnels.
- Le juge intérieur
Le saboteur, celui qui instille le doute, celui qui nous veut du mal. Les mêmes sempiternelles préoccupations.
Qui t'es pour écrire ? Tu crois que ça va intéresser quelqu'un ? Sinon, c'est quoi ton vrai boulot ? Tu t'es prise pour Agatha Christie ou quoi ? Va faire quelque chose d'utile plutôt.
Ce salaud va tout faire pour nous dissuader d'écrire, pour nous faire abandonner notre projet.
Personnellement, je n'abandonne plus. J'ai trop longtemps laissé mon juge intérieur me faire peur et me paralyser.
Je n'entre plus dans son jeu. Je refuse de me saboter, de me dénigrer et de mettre une fois encore mes aspirations profondes de côté. Alors je l'ignore.
Comment ne pas en faire un blocage
Trouver l'avocat du diable ! Eh oui, vous avez bien lu.
Il y a bien quelqu'un, très proche de vous, parent, conjoint, ami, c'est vous qui savez, qui saura prendre votre défense et contrer efficacement votre juge intérieur.
Moi c'est mon mari. Quand vraiment j'en viens à douter je m'adresse à lui.
Il parvient à me remettre sur les rails, il contre chaque attaque ces tentatives d'auto-sabotage, en me renvoyant une image de moi à l'opposée de celle que le juge s'obstine à vouloir me montrer.
- Confondre écriture et relecture
Une autre erreur monumentale que je faisais et que je ne fais plus.
A chaque fois que je me mettais à écrire je relisais des passages précédents de façon parfois aléatoire pour me "remettre dans l'ambiance".
J'identifias alors systématiquement des choses à modifier, des tournures de phrase qui ne me plaisaient plus, des éléments à enlever, d'autres à préciser et je perdais ainsi un temps fou avant d'écrire un seul mot qui ferait avancer l'histoire.
J'ai appris qu'il ne faut pas faire ça.
Ça c'est non !
Comment ne pas en faire un blocage
Ecrire.
Ne pas relire.
Ecrire l'histoire jusqu'à la fin.
- La famille et les proches
Votre cercle proche sera très probablement votre premier lectorat.
Ils seront certainement aussi les plus bienveillants dans leur retour. Ils vous aiment et ne veulent pas vous blesser.
"C'est un roman atypique" est mieux reçu que "J'ai rien compris, t'es vraiment torturée dans ta tête"
Ils seront toutefois aussi ceux qui s'identifieront le plus à vos personnages.
Si votre protagoniste principal a une tante, acariâtre, bornée et alcoolique, tante Jeannette pourrait venir vous demander ce qu'il y a de mal à boire un peu de rouge au dîner et vous reprocher de la trouver bornée.
"Mais ce n'est pas MA tante dont je parle, tante Jeannette, mais de la tante de Bernard, le héro de l'histoire".
"Je ne connais même pas de Bernard, tu vois que tu m'as mal décrite !"
Comment ne pas en faire un blocage
Il est important de mettre en perspectives la réalité et la fiction.
Dans chaque fiction se cachent des éléments de la réalité de l'auteur, voire carrément des éléments autobiographique (vécu, pensées, croyances).
C'est inévitable, que cela soit conscient ou pas.
De la même manière, dans une biographie ou dans une autobiographie se glissent des éléments fictifs.
Soit délibérément, pour les besoins de l'histoire, pour combler une partie manquante ou pour la rendre plus cohérente.
Soit inconsciemment car il est impossible de retranscrire parfaitement ses propres souvenirs.
Julia Shaw, professeur de psychologie a l'University College de Londres qui s'est particulièrement intéressée aux souvenirs explique :
"Tout le monde a des faux souvenirs en permanence, même si l'on pense avoir la meilleure mémoire du monde"
La complexité de nos propres souvenirs fait de tout élément se rapprochant de près ou de loin à un personnage réel un élément de fiction.
Vous me suivez ?
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Commentaires
Belle observation, Ana. La pertinenence et la precision de l'observation permettent d'amener les mots justes qui touchent et qui, de fil en aiguille donnent un récit captivant.
Merci pour ce partage