Quel avenir pour l'écrivain face au développement toujours plus rapide et à l'expansion massive de l'Intelligence Artificielle ?
Je ne suis certainement pas la première à me pencher sur cette terrifiante question, mais cette hypothèse qui frise dangereusement la prophétie est pour moi une préoccupation nouvelle.
Je m'y suis trouvée confrontée, lorsqu’il m'est venu à l'esprit qu'il devait sûrement exister des logiciels pour faciliter l'écriture (non je n'y ai pas pensé tout de suite ! Je suis une Milléniale moi, je vous l'ai déjà dit !).
Jusque-là, Word me convenait parfaitement bien mais, à mesure que les pages s'accumulaient, il me devenait de plus en plus difficile de naviguer dans mon récit. J'ai donc cherché, et trouvé, plein de logiciels d'aide à l'écriture, téléchargeables ou en ligne.
Pas hyper convaincue de prime abord, j'ai finalement décidé de tester l'un d'entre eux. En étudiant les différentes options disponibles, j'ai été stupéfaite de voir que je peux demander à l'assistant IA "d'écrire la suite", de "réécrire le chapitre" en cours ou encore de me "donner des idées".
C'est de la triche, me suis-je dit ! Il me paraît immoral, malhonnête voire carrément répréhensible d'utiliser ce type de fonction.
J'ai pensé aux (trop) nombreux cas de figures où l'IA nous remplace. Je ne suis pas contre l'Intelligence Artificielle qui s'avère incroyablement utile pour certaines tâches, je suis contre la déshumanisation que l'IA entraîne sur son passage.
D'une part, un nombre incalculable de métiers vont disparaître, les humains remplacés par des machines, pilotées par des logiciels intelligents.
D'autre part, la volonté de rendre l'IA capable de raisonner par elle-même, d'apprendre de ses erreurs et d'y coder les émotions humaines est, à mon sens, un outrage à l'Humanité.
Et puis j'ai pensé à Chat GPT qui a déjà fait couler beaucoup d’encre (et dont je n’ai pas encore totalement saisi le principe).
Les romans de demain seront-ils écrit par des logiciels ?
Les scénaristes d'Hollywood, actuellement en grève, ont formulé leur crainte face à l'utilisation de l'IA dans leur secteur. Les écrivains ont donc eux aussi du soucis à se faire.
Mais si les défis de l’écrivain sont de ne pas tomber dans le piège de la facilité qu’offre l’IA et de résister voire de combattre cette entité numérique invisible qui veut prendre sa place, le défi de l’Intelligence Artificielle face à l’écrivain est autrement plus grand et plus complexe.
Existera-t-il un jour un algorithme capable de mettre ses tripes dans son livre ? Capable d’y mettre une sensibilité unique, une fragilité, une force, un angle du vue qui lui sont propre et qui proviennent d’expériences vécues, d’émotions ressenties ?
L’IA de demain, celle que l’on suppose capable de gérer des émotions, saura-t-elle retranscrire la douleur du deuil, la passion de l’amour, le bouleversement d’un accouchement, le traumatisme d’une guerre ?
J’ai envie de croire que non, cela ne sera jamais possible, car ces éléments uniques à chacun, constituent la part humaine irréductible et irremplaçable qui nous compose.
Je crois fondamentalement, que le discours du cœur humain est celui que nous comprenons le mieux lorsqu’il s’adresse à nous.
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