Qu'est-ce que le succès pour un écrivain ? Que représente le succès pour un artiste ?
Je vous préviens, il y a beaucoup plus de questions que de réponses dans cet article…
Je suis entrain de vous mijoter une surprise dont vous me donnerez des nouvelles (que j'espère bonnes, cela va de soi !),
mais cet article ne porte pas là-dessus.
C'est au cours d'une discussion très intéressante mais top secrète (bah oui, sinon il n'y a plus de surprise …) qu'une question
que je me suis souvent posée est revenue me chatouiller les méninges.
Qu'est-ce qui fait le succès d'un écrivain ? Comment obtenir le titre royal d'écrivain, de romancière, d'auteur.e (je fais un effort je m'essaie à l'écriture inclusive mais seulement avec un mot) ? Ce titre doit-il être validé par d'autres (est-ce qu'il y a un comité secret qui décide qui peut légitimement porter ce titre) ?
L'écriture d'un livre, quel qu'en soit le genre ou le format est un mouvement qui part de l'intérieur vers l'extérieur. Comme pour toute forme d'art, l'artiste à travers sa création se rend vulnérable.
Pourquoi ?
Car le jugement des autres sur son œuvre viendra toucher quelque chose d'intime et de profond en lui. Cela ne signifie pas qu'un regard négatif ne soit pas constructif et que les artistes ne soient pas capables de les encaisser, loin de là.
Toute critique est bonne à prendre et fait avancer. C'est à chacun de nous de gérer notre égo et notre sensibilité face à la manière dont notre art est perçu.
Je dirais que le problème est plutôt dans le jugement collectif.
Par exemple, avoir pratiqué un massage cardiaque à un cycliste en arrêt cardiorespiratoire suite à un accident ne fait pas de moi une ambulancière (j'espère qu'on est tous d'accord là-dessus).
Mais alors, qu'est-ce qui fait de moi une romancière ?
Pourquoi dit-on de lui qu'il est écrivain ?
Pour obtenir ce titre faut-il:
- Avoir écrit un livre ? Ou plusieurs livres ?
- Les manuscrits doivent-ils avoir été publiés ? (Même si t'as couru 22km dans la campagne autour de chez toi on ne peut pas dire que tu as couru un semi-marathon, personne ne t'a vu !)
- L'Autopublication ça compte ?
- Une maison d'édition connue ça compte double ?
- Vendre 100 exemplaires ou 100'000 exemplaires c'est un critère important ?
- Si un livre n'existe qu'en version numérique, est-ce que ça reste un livre ou il perd carrément son identité ?
- Est-ce qu'il faut qu'on en parle à la télé ou sur les réseaux ou dans les journaux (les quoi ?) ?
- Est-ce qu'il faut être publiquement reconnu.e en tant qu'auteur.e par une personne ou un groupe pour avoir le droit de modifier son profil Linkedin ?
Moi j'ai envie de dire que sur le plan artistique, le peintre, au fond de lui a toujours été un peintre, le sculpteur un sculpteur et l'écrivain un écrivain.
Ce qui compte vraiment c'est le mouvement créatif qui s'exprime et s'extériorise. Cette énergie créatrice est intense, vitale, joviale, agréable mais elle peut aussi être terriblement douloureuse, chargée en émotions, ou devenir carrément thérapeutique parfois.
Si l'artiste choisit de partager sa création avec le monde et de se jeter en pâture au public (là je donne juste un style un peu dramatique au truc) alors il accepte d'être jugé mais je pense qu'il obtient de facto le droit de s'autoproclamer écrivain, romancière ou auteur.e, s'il en a envie.
Pour ce qui est de LA consécration, je pense qu'elle dépend des buts et des objectifs de chacun et de l'importance que l'on accorde au regard des autres.
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